Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 19 juin 2015“Dieu n’a pas fait la mort…”
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Les textes liturgiques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle de la plus haute importance. La première lecture, extraite du Livre de la Sagesse, nous dit que “Dieu n’a pas fait la mort”. Elle n’a pas été créée par lui. Elle est entrée dans le monde par la jalousie du démon. Ceux qui se rangent dans son parti en font l’expérience. Le Livre de la Genèse nous rapporte que Dieu est le créateur de toute chose. Et à chaque étape de la création, nous lisons : “Dieu vit que cela était bon.” L’œuvre de Dieu est bonne. Elle est semence de vie et de bonheur. On n’y trouve pas le poison qui fait mourir.
Mais le démon a défiguré cette œuvre divine. Il y a introduit la tentation et le péché. Cette rupture avec Dieu entraîne la mort. Mais sa puissance ne règne pas sur la terre “car la justice est immortelle”. Satan ne peut empêcher Dieu d’aimer tous les hommes. Puisque c’est par son péché que l’homme meurt, qu’il se convertisse et il vivra. Désormais un choix de vie s’imposera à tous : Dieu ou la mort.
Notre Dieu ne cesse de nous combler de son amour. Mais ce don que nous avons reçu de lui, il nous faut le partager. Nous sommes une grande famille et dans cette famille, nous devons être solidaires les uns des autres. C’est ce message que saint Paul adresse aux corinthiens. Il a su provoquer un mouvement de solidarité en faveur de l’Église mère de Jérusalem. La situation matérielle de celle-ci était devenue très critique. En partageant, ils suivent Jésus qui a tout donné. Il s’est fait pauvre pour que vous deveniez riches de sa pauvreté.
L’Évangile nous montre Jésus qui a rejoint l’autre rive, celle du monde païen. Il y est accueilli par une grande foule. Dès son arrivée, il rencontre des gens éprouvés par la souffrance. C’est d’abord Jaïre qui le supplie pour sa fille en danger de mort : “Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.” Jésus se met donc en route. Mais voilà que dans cette atmosphère bruyante, une femme atteinte d’hémorragies, s’approche de lui pour être guérie. Jésus ne lui dit pas : “Tu es guérie” mais “tu es sauvée”. Elle pourra donc être réintégrée dans sa communauté et y retrouver toute sa place. Le Christ se présente à nous comme celui qui sauve et qui relève.
Puis c’est l’arrivée chez Jaïre. On lui annonce que sa fille vient de mourir et que ça ne sert plus à rien de déranger le Maître. Mais Jésus l’invite à un acte de foi. Cette fille dort et il va la réveiller et la relever. C’est comme quand on relève quelqu’un qui s’est couché. Jésus entre dans la maison. Il fait sortir tout le monde. Il ne garde que le père et la mère de l’enfant et quelques disciples. Il ne fait pas sur la jeune fille un geste de guérison. Il lui saisit la main et le dit : “Lève-toi”. Dans le langage du Nouveau Testament, le verbe “se lever” est synonyme de ressusciter.
C’est ainsi que Jésus se révèle au monde comme le Sauveur de tous. S’il est venu dans le monde, c’est pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Dimanche dernier, nous avons compris que Jésus est parti vers l’autre rive pour rejoindre le monde païen. Il nous fait comprendre que l’amour de Dieu est sans frontière. Il n’accepte pas de discrimination. Plus tard, Jésus enverra ses apôtres dans le monde entier. C’est pour répondre à cet appel que des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs ont quitté leur famille, leur pays pour annoncer Jésus Christ à ceux qui ne le connaissent pas.
Il y a dans cet Évangile une parole de Jésus qui risque de passer inaperçue : “Il leur dit de la faire manger”. Oui, bien sûr, elle a besoin de reprendre des forces. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le Seigneur est venu nous “ressusciter” dans la foi. Il nous remet debout. Mais si nous voulons vivre de sa vie, nous devons nous nourrir de sa Parole et des sacrements. Si nous ne le faisons pas, la faiblesse reprendra le dessus et nous retomberons.
Le grand désir du Seigneur, c’est que nous soyons réveillés de notre médiocrité, notre égoïsme et de notre désespérance. Il veut nous associer tous à sa mission. En nous nourrissant de sa Parole et de son Corps, il veut nous donner le dynamisme qui transforme les “sauvés” en “sauveurs”. Avec lui, nous pourrons entraîner les malades vers la Source de Vie. Et comme lui, nous tendrons les mains vers les endormis pour les aider à se lever et à marcher. Ils pourront ainsi aller à la rencontre de Celui qui est la vie et la résurrection.
Nous faisons nôtres ce chant de John Littleton :
Allez-vous en sur les places et sur les parvis !
Allez-vous en sur les places,
Y chercher mes amis,…
Allez-vous en sur les places
Et soyez mes témoins chaque jour !
Sources : Revue Signes, Feu Nouveau – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – Homélies du dimanche B (Léon Soulier) – Lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye) – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage) – Ta Parole est ma joie (Joseph Proux) – ADAP (Nouvelle Calédonie)
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Dieu nous comble de son Amour, alors ce serait folie de croire qu’il a créé la mort ! Je peux témoigner qu’absolument chaque jour, je reçois des bienfaits dans ma vie.
D’autre part, si nous ressemblons un tout petit peu au Seigneur ou si nous l’accueillons dans notre coeur, la mort ne sera que temporaire. Alors vive la Vie Eternelle !
Bonne semaine à tous !
Dans les textes de ce 13ème dimanche, une chose est certaine, c’est que Dieu est le Vivant. Il nous a créés pour la Vie. C’est ce que nous dit le livre de la Sagesse : Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable. Il nous a créés à son image, à sa ressemblance.
Bien sûr, notre vie terrestre prendra fin un jour. Mais nous avons confiance dans les paroles du Seigneur : “Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis et vous vivrez aussi”.
Dieu est Amour, Il veut notre bonheur; nous sommes des enfants désirés, conçus par amour.
Notre Seigneur par sa mort, son ensevelissement au tréfonds des enfers, est venu nous délivrés pour toujours de la mort. Par sa résurrection, il nous a relevés, restaurés; il a fait de nous des êtres nouveaux.
Dans l’Evangile de ce jour, Il nous révèle sa puissance d’amour, sa sensibilité, sa délicatesse envers cette femme qui a eu confiance en lui, qui a espéré. Et plus encore en “relevant” de la mort, la petite fille :”Talitha koum” ! Debout ! vis !
Notre Seigneur est généreux, il donne toute chose en abondance. C’est aussi ce que Paul, nous invite à faire : donner, partager; on ne s’appauvrit pas en partageant; souvenons-nous de la veuve de Sarepta…son pot de farine et sa cruche d’huile ne se sont pas vidés, car Dieu a pourvu à leurs besoins.
Gardons toujours l’espérance et la confiance en ce Dieu tout puissant d’amour.
La dernière phrase de l’Evangile est bien courte mais riche d’enseignement. Jésus leur dit de la faire manger. Bien que la fille ait 12 ans, Jésus ne lui a pas demandé de chercher à manger toute seule. Il a plutôt demandé à ses proches de la nourrir. Ce geste nous invite à un esprit de partage et de solidarité avec les autres. Les grands drames de crise et d’immigration massive que nous connaissons aujourd’hui, ont comme source l’égoïsme de l’homme, le manque de générosité vis-à-vis des autres. Personne n’est disposé à faire manger personne. A la place du partage, chacun veut s’enrichir, et ce aussi bien au niveau microcosmique que macrocosmique. On est plutôt prêt à arracher le pain de la bouche des autres pour mieux vivre heureux, et tout seuls. Et voilà le chaos. Les paroles de l’apôtre Paul sont aussi une exhortation qui va dans le même sens ; c’est-à-dire renoncer à ce que l’on a de plus pour partager avec les autres, pour faire manger les autres. Paul dit : « …Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité ». Seigneur Jésus, toi qui a tout quitté et qui t’es fait pauvre pour nous enrichir de ta pauvreté ; apprends-nous à partager. Amen !